Je m’appelle Mehmood et je viens du Pakistan. J’ai passé une grande partie de ma vie professionnelle à l’étranger, car cela me permettait de mieux soutenir ma famille. Ça n’a pas été une mauvaise période : j’ai pu découvrir un peu le monde tout en gagnant bien ma vie. Je suis rentré à 50 ans passés.

Quand j’étais jeune, avant de quitter le Pakistan, je travaillais comme chauffeur pour différentes entreprises internationales à Lahore. Grâce à des contacts, j’ai obtenu une offre d’emploi à Londres en tant que gérant d’un motel. J’ai accepté le poste et je suis parti pour l’Angleterre et y suis resté dix ans. Comme de nombreux membres de ma famille ainsi que des connaissances originaires du Pakistan y vivaient, je ne me sentais pas seul. 

J’ai tout de même fini par revenir au Pakistan, mais je n’y ai pas trouvé de travail. Il nous manquait un revenu et je me suis endetté. La pression de nourrir ma famille et d’offrir à mes enfants de bonnes études m’a de nouveau conduit à l’étranger. Cette fois, ce fut l’Allemagne. Malheureusement, je n’ai pas obtenu de permis de séjour. Comme je n’avais pas le droit de travailler en tant que demandeur d’asile, j’ai décidé de rentrer de mon plein gré au bout de trois ans. 

À mon compte avec mon propre taxi

Le réseau European Return and Reintegration Network (ERRIN) m’a soutenu pour mon retour à Lahore. Il a accompagné mon arrivée en février 2018 et m’a aidé à reprendre pied. Par le biais de la Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ) GmbH, j’ai ensuite pu participer au programme StartHope@Home. L’idée de base, c’est de trouver une nouvelle perspective professionnelle dans son propre pays en se mettant à son compte. Cela a tout changé et, à l’occasion de formations continues, j’ai appris comment créer et gérer une entreprise. Les avantages d’avoir ma propre société de taxi m’ont attiré. Avec l’aide financière d’ERRIN pour les personnes revenues volontairement, j’ai pu acheter une voiture. 

Pendant des années, j’ai été chauffeur pour d’autres entreprises. Désormais, je suis mon propre patron. J’apprécie organiser moi-même ma journée de travail. Mon emploi me plait et je gagne suffisamment d’argent. Je suis de retour au pays, près de ma famille. Ma femme et mes enfants vont bien. Après la longue séparation, c’est bon de vivre à nouveau ensemble.

Edition : 06/2021

Les possibilités d’accompagnement et de soutien décrites ici sont proposées dans le cadre de « Perspectives dans les pays d’origine ».