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«Nous offrons une chance de nouveau départ»

Conversations intensives, conseils pertinents. Photo : istock

«Nous offrons une chance de nouveau départ»

Les téléphones sonnent en continu, mais aucun signe de stress : Selar est conseillère au Centre allemand d’information pour l’emploi, la migration et la réintégration dans la région kurde en Irak (GMAC) à Erbil et se réjouit de chaque appel. Certes, à cause des restrictions dues à la pandémie du coronavirus, le contact personnel manque, mais Selar et ses collègues continuent évidemment d’accompagner les personnes. L’équipe aide à la médiation à l’emploi et à la création d’entreprise, mais propose aussi des soutiens psychosociaux.

« En tant que conseillère, il est très important pour moi que la personne en face de moi sache que je suis toujours là pour donner des conseils et aider à la réintégration. Peu importe qu’il s’agisse d’une question juridique, d’un conseil professionnel ou d’une problématique personnelle », déclare Selar. La conseillère aime son travail : « Je suis très heureuse quand je vois que nos conseils sont mis en pratique, par exemple pour la création d’entreprise. Ou quand des personnes rapatriées me racontent, quelque temps après l’accompagnement, que leur vie s’est améliorée. »

S’adapter à la situation individuelle

De plus, son travail est très varié. « Chaque personne que j’accompagne a sa propre histoire. Il y a des jours où j’ai des entretiens avec cinq individus qui reviennent de cinq pays différents, vivent dans des régions différentes d’Irak, parlent différentes langues ou différents dialectes et ont besoin de différents types de soutien. » En tant que conseillère, elle souhaite que chaque personne rapatriée prenne contact avec le GMAC avant même son retour en Irak ou au moins juste après son arrivée. « Je souhaite que toutes et tous soient encouragés à se tourner vers nous dès que possible. »

Selar cite l’exemple d’un rapatrié venu d’Allemagne qui a suivi précisément ce chemin. Au cours du premier entretien, elle lui a expliqué les prestations proposées par le centre. « Nous lui avons rapidement trouvé un emploi par le biais de l’une de nos organisations partenaires. Il perçoit désormais des revenus réguliers. » Au départ, l’homme était revenu avec le plan suivant : ouvrir un restaurant en Irak. Cela n’a pas été possible à cause d’obstacles juridiques. Selar et lui ont recherché ensemble des alternatives – avec succès.

Discuter sur un pied d’égalité

Pour la conseillère et l’équipe du GMAC, il est important de parler aux personnes sur un pied d’égalité. Il s’agit d’écouter les personnes, de mener des discussions intenses et de réfléchir ensemble à des plans d’avenir en matière de développement professionnel. Ce faisant, Selar remarque rapidement quand une personne, outre les questions pratiques, est en détresse psychologique : « Quand j’ai la sensation que quelqu’un a besoin d’aide médicale ou de soutien psychosocial, je propose un entretien gratuit ou un check-up et j’explique à quel point il est important de s’occuper de sa santé. »

Son travail n’est bien évidemment pas exempt de défis, raconte Selar. Un accompagnement réussi demande du temps et doit être bien planifié. C’est seulement ainsi qu’on peut trouver des formes de soutien adéquates qui peuvent être utilisées de manière effective et pertinente. Ce processus paraît parfois long aux personnes rapatriées, en fonction de leur situation individuelle. Cependant, il est important de respecter un certain cheminement, souligne Selar. Chaque personne rapatriée commence par déterminer un plan individuel avec les conseillères et conseillers. Une fois ce plan établi, le GMAC met en contact avec les organisations partenaires appropriées. La plupart du temps, les personnes participent alors à un atelier pour poursuivre le développement de leurs plans et compétences. C’est ensuite que commence la mise en pratique.

Cette approche durable offre aux personnes rapatriées une véritable chance d’effectuer un nouveau départ, selon Selar. « Certaines personnes ont dix ans d’expérience dans un secteur professionnel particulier. Mais il leur manque les ressources nécessaires, un business plan ou les bons contacts pour ouvrir leur affaire en Irak. Notre assistance est proposée par le biais de nos conseillères et conseillers ainsi que de partenaires de coopération sur tous les niveaux. Nous accompagnons les personnes tout au long de leur cheminement, de l’idée à la création ou à l’obtention d’un poste. »

Edition : 06/2021

Chaque personne que j’accompagne a sa propre histoire.
Selar

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